lundi 4 juin 2012

Diffuser aux écoles une plaquette pour déceler les signes de l'autisme dès la maternelle





C'est souvent lors de la première année de maternelle que les symptômes d'autisme deviennent évidents. Non pas que l'enfant devient autiste à ce moment-là, il l'a toujours été mais quand les parents n'ont pas encore eu de diagnostic, ils n'ont pas encore pu mettre un nom sur le comportement étrange de leur enfant.

S'il est resté à la maison jusqu'à l'entrée en maternelle, la maman a pu s'accommoder du retard de développement de son enfant, de son hyperactivité ou à l'inverse de ce qu'on croit être une personnalité "d'enfant très sage". L'entourage répondant aux inquiétudes par les habituelles phrases "Ne t'inquiète pas il lui faut du temps, laisse le aller à son rythme, ça ira mieux en entrant à l'école, etc...". Mais ça ne va pas mieux en entrant à l'école, c'est même à ce moment-là que le cauchemar commence.

Notre fils Valentin, allait à la crèche pendant les 3 années qui ont précédé son entrée en maternelle. Les deux premières années, c'était un enfant sage, très sage, très calme, pas du tout turbulent. Nous étions fiers d'avoir un enfant si sage. Je voyais bien quand je passais un peu de temps dans les locaux de la crèche que les autres bébés du même âge s'appropriaient les jouets, grimpaient sur les modules "escalier/toboggans" quand mon bonhomme restait assis là à les regarder sans bouger. A table, ses camarades mangeaient tout seul et buvaient avec un gobelet quand Valentin buvait encore avec un biberon. Ils allaient aux toilettes quand Valentin portait encore des couches. Mais on me rassurait disant que chaque enfant avance à son rythme. La phrase que j'ai entendu le plus est : "il faut lui laisser du temps".

La dernière année de crèche a été plus problématique. C'est l'âge où les enfants commencent à entrer dans les interactions. Ils ne jouent plus en parallèle mais ensemble. Ils intègrent les codes de vie en groupe : se mettre en rang, se regrouper assis sagement autour de l'éducatrice pour écouter sans bouger une histoire, faire des rondes, rester assis sans bouger pour dessiner, obéir aux consignes, faire des jeux ensemble.... et c'est là que la rupture a été nette. Valentin était totalement en décalage et semblait ne pas comprendre ce qu'on attendait de lui. Il n'écoutait pas les histoires avec ses camarades, il ne se mettait pas en rang, il parlait quand tout le monde devait se taire et ne répondait rien ou une phrase qui n'avait rien à voir avec la question quand on lui posait une question. Il jouait de façon décalée avec les jouets et n'entrait pas dans les jeux qui demandaient des aptitudes sociales. Il menait sa vie en parallèle du groupe.

Mais bien qu'une crèche soit un environnement où évolue des professionnels de la petite enfance, personne n'a évoqué la possibilité que Valentin puisse être autiste. Face à ce comportement bizarre, l'équipe de la crèche m'a juste dit qu'il serait bon que je consulte un psychologue pour aider Valentin. Et nous en sommes restés là. De mon côté j'avais commencé à consulter la psychologue conseillée par le centre de PMI. Puis une autre conseillée par une maman. A chaque fois, on me disait d'attente, de lui laisser du temps.

L'été est passé et Valentin a fait sa rentrée en maternelle. Et c'est à ce moment-là que tout a basculé. Le décalage de Valentin est devenu énorme. Il y avait le groupe de tous les enfants de la classe et en parallèle Valentin qui ne répondait à aucune consigne, manifestait un comportement hyperactif hors de tout contrôle, ne rentrait dans aucune activité. On nous a très vite fait comprendre qu'il n'était pas possible de garder Valentin dans la classe que la maitresse ne pouvait pas s'occuper de lui.

Que ce soit pendant les 3 années de crèche et son entrée en maternelle, aucun des professionnels de la petite enfance n'a évoqué une probable piste d'autisme.

Toute cette période d'errance aurait été évitée si les professionnels de la petite enfance et les enseignants de primaire et particulièrement en maternelle, étaient informés des premiers signes de l'autisme.

Une réponse au manque d'information
Pour répondre à ce manque énorme d'information, avec l'aide d'associations, l'Académie de Lyon a créé une brochure à destination des enseignants, pour leur permettre de déceler les premiers signes de l'autisme et de guider ainsi les parents vers les professionnels qui pourront poser un diagnostic et mettre en place une prise en charge adaptée de l'enfant afin qu'il suive une scolarité plus sereine. Cette brochure contient également des conseils pour les enseignants afin de leur faire prendre conscience de l'importance de scolariser l'enfant autiste comme les autres enfants et au milieu de ses pairs et les stratégies à mettre en place pour cette scolarisation se passe bien.

Voir la brochure réalisée par le rectorat de Lyon
"A l'école maternelle l'un de vos élèves peut être autiste"
Mars 2012

Voilà une excellente initiative qui devrait être généralisée à toute la France et à tous les secteurs de la petite enfance : écoles, crèche, PMI, Camps, service sociaux des mairies, centres de loisirs, service d'aide maternelle...


Profitons de cette année de Grande Cause Nationale pour demander à nos administrations locales de diffuser ce type de brochure !

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